Changer notre regard sur le handicap, c’est essentiel pour permettre à toutes les personnes avec des différences de s’épanouir. Ce que je dis n’a rien de nouveau, mais c’est en animant la première saison du balado Capable, entreprendre sans limites que j’ai pris conscience du sens de cette phrase.
À travers les entrevues, j’ai compris qu’en fait, moi aussi, j’avais longtemps eu une vision négative du mot « handicap ».
J’ai compris aussi que le handicap est avant tout une richesse humaine, et que c’est notre regard qui en limite souvent la portée.
Pendant des années, j’évitais ce mot. Je ne demandais pas d’aide dans les programmes adaptés et je refusais de m’identifier comme une personne ayant un handicap. Même le mot « sourde » me mettait mal à l’aise. Pourtant, je vis avec une surdité sévère à profonde depuis ma naissance, mais je ne voulais pas l’accepter.
Avec du recul, je réalise que cette perception m’a freinée. On associe souvent le mot handicap à quelque chose de négatif. Beaucoup évitent de l’utiliser parce qu’ils ont l’impression qu’il réduit leur identité à leurs limites. Ils disent : « Je ne me sens pas handicapé(e) », même s’ils rencontrent des défis au quotidien. J’étais pareille.
C’est pour ça que j’ai envie de vous partager 5 raisons simples pour lesquelles changer notre regard sur le handicap peut vraiment tout changer. À travers nos mots et nos gestes, on peut faire une différence énorme. Lire aussi : Pour un regard différent du mot handicap
Table des matières
Le handicap n’est pas une étiquette
J’ai longtemps refusé d’accepter ma surdité. Je ne me voyais pas comme une personne handicapée. C’était la société qui me rappelait mes défis de communication. On oublie parfois que le mot « handicap » ne définit pas une personne dans son entièreté. C’est juste une facette de sa réalité.
Changer notre regard, c’est comprendre que chaque individu est bien plus que ses limites.
Un regard transformé ouvre la porte à l’inclusion
Changer notre perception du handicap, c’est la clé de l’inclusion. Ce n’est pas une faveur qu’on fait, c’est un droit pour tout le monde.
Quand on voit les personnes handicapées autrement, on crée un environnement où elles peuvent vraiment participer à la société. Une société inclusive, c’est une société qui valorise toutes les diversités, y compris le handicap.
Pour moi, accepter ma surdité a changé tellement de choses. Avant, je n’aurais jamais pensé travailler avec une clientèle vivant des défis similaires aux miens. Je ne pensais pas non plus que les gens voudraient m’entendre en conférence sur ce sujet. Et encore moins être payée pour écrire des articles de sensibilisation!
Accepter ma réalité a donné un tout nouveau sens à mon travail, et j’adore ça.
Le handicap est souvent invisible
Beaucoup de handicaps sont invisibles. Comme dans mon cas : ma surdité ne se voit pas. Je pense aussi à ceux qui sont autistes ou qui vivent avec des douleurs chroniques, des conditions qui peuvent parfois les empêcher d’être à 100 % au travail.
Accepter le handicap permet de demander de l’aide
Je me souviens d’une femme avec une surdité similaire à la mienne qui hésitait à demander une aide financière pour lancer son projet. Je lui ai parlé d’un programme conçu pour les personnes en situation de handicap, avec une touche entrepreneuriale. Mais elle résistait, persuadée que d’autres en avaient plus besoin. Je comprenais son hésitation : j’ai pensé comme ça pendant des années.
Avec du recul, je réalise à quel point cet appui aurait pu m’aider, moi aussi.
Je ne sais pas pourquoi ça m’a pris autant de temps, mais c’est en acceptant ma surdité que j’ai compris que demander de l’aide, ce n’est pas un signe de faiblesse. C’est reconnaître nos limites pour mieux avancer.
Changer notre regard sur le handicap mène à plus de soutien
Changer notre façon de voir les différences, c’est accepter la diversité. Quand on arrête de voir le handicap comme quelque chose de négatif ou tabou, on permet à ceux qui sont concernés de se sentir plus à l’aise et soutenus.
Ça passe par des actions concrètes : des politiques qui tiennent compte des besoins de chacun, des espaces où tout le monde se sent bien, et une manière de communiquer respectueuse.
J’ai pu voir les bénéfices de cette ouverture en me rapprochant des organismes liés au handicap et en renouant avec la communauté sourde et malentendante.
En mettant mon expertise en relations de presse au service de plusieurs organisations qui accompagnent des personnes vivant des réalités similaires aux miennes, j’ai la chance de contribuer à sensibiliser et faire évoluer les mentalités.
Après tout, le changement commence par nous. Nos mots et nos actions ont un vrai pouvoir. Ensemble, on peut créer un monde où chacun a sa place.
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