5 trucs pour mieux accepter sa surdité

Accepter sa surdité, c’est un processus qui peut être long. Le chemin vers l’acceptation va être différent d’une personne à une autre.

Je prends en exemple une personne entendante qui devient sourde du jour au lendemain. Ses défis ne seront pas les mêmes qu’une personne ayant été appareillée ou implantée à la naissance.

Il n’est jamais trop tard pour accepter sa surdité

Ma démarche pour y parvenir a débuté vers la fin de l’année 2017.

Avant ça, je ne parlais pas de mes défis aux quotidiens dans mon entourage personnel et professionnel. Je me limitais à dire que c’était normal que je demande de répéter ce qui était dit. Je parlais aussi de l’importance des sous-titres.

À titre de rappel. Mon diagnostic de surdité de sévère à profonde aux deux oreilles a été confirmé à l’âge de 18 mois. J’ai porté ensuite deux appareils auditifs jusqu’à l’âge de 8 ans environ. Mais les résultats pour mon oreille gauche n’étaient pas concluants. J’ai décidé de porter qu’un seul appareil auditif à l’oreille droite. Et ce, jusqu’au 17 septembre 2019, soit la date de mon opération pour mon implant cochléaire.

Pourquoi est-ce que ça peut être long d’accepter sa surdité?

Pour être honnête, j’ai de la misère à répondre à cette question.

Je crois que ça dépend de plusieurs facteurs. Comme l’environnement, l’éducation, le type de surdité (ou pas) des parents, etc.

Moi, c’était surtout parce que j’ai manqué de modèles quand j’étais jeune.

J’ai toujours voulu être « normale ». Je ne m’identifiais pas aux personnes sourdes et malentendantes que je rencontrais.

Avec recul, j’avais peur du regard et du jugement des autres. J’avais un appareil auditif de la même couleur que mes cheveux. Je ne voulais pas qu’il soit visible. J’étais dans une classe régulière. Je ne voulais pas avoir d’interprète et encore moins un preneur de notes. Ça me faisait sentir différente et je n’aimais pas ça.

Puis quand je me suis lancer en affaires, en 2003, j’avais peur de perdre des opportunités en parlant de ma surdité.

L’élément déclencheur

C’était en 2017. Je venais de publier mon premier livre dans lequel je faisais un retour sur mes 10 premières années en affaires. Une personne m’avait fait la remarque qu’il y manquait quelque chose. Elle trouvait que je n’avais pas beaucoup parlé de comment j’étais arrivée à prendre ma place dans le monde des affaires et des communications malgré ma surdité. Et elle avait raison. C’était ce qui rendait mon histoire unique.

Une quête personnelle

À partir de ce moment, j’ai compris l’importance d’accepter sa surdité pour mieux avancer.

Je vivais une forme d’épuisement professionnel et de communication suite au lancement de mon premier livre. J’en ai profité pour ralentir mes activités professionnelles et me lancer dans une quête personnelle en m’entourant de professionnels de l’audition.

Je voulais mettre des mots à ce que je vivais au quotidien. Je souhaitais comprendre ce qui était lié à ma surdité et ce qui ne l’était pas. Mais surtout partager mon expérience pour que d’autres puissent aussi accepter leur surdité.

Mes premières publications à ce sujet ont été publiées sur Instagram et par la suite sur Facebook avec des dessins spontanés durant ma réadaptation avec mon implant cochléaire.

Les commentaires que je recevais étaient positifs et me poussaient à continuer ma démarche.

Ça me rendait fière même si, à certains moments, je me tannais moi-même d’en parler. Mais c’était plus fort que moi. Plus je le faisais, plus j’attirais de nouvelles opportunités.

Accepter sa surdité est important. Pour aider d’autres personne à y arriver et par le fait même honorer mon cheminement, je partage ce qui m’a le plus aidé.

Lire aussi De l’importance d’accepter sa surdité

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Oser exprimer ses besoins

Les gens ont toujours eu tendance à oublier ma surdité. Je faisais tout pour qu’elle ne paraisse pas. Je ne voulais pas déranger. Alors, c’était plutôt moi qui s’adaptais aux autres. Et sans m’en rendre compte, j’utilisais des stratégies de communication pour contourner mes défis au quotidien.

Je pense à la fois où j’ai interviewé Dominique Brown, CEO de Chocolat Favoris, au téléphone. C’était pour un article que je devais écrire pour le site Web d’un client.

Dominique était en déplacement et j’avais de la difficulté à comprendre ce qu’il disait parce qu’il y avait beaucoup de bruits. Je n’ai pas osé lui dire. J’avais peur de ne pas paraître professionnelle.

L’appel avait duré 10 minutes environ. Je suis partie des quelques mots que j’avais saisis et j’ai fait des recherches sur Internet pour voir ce qu’il avait déjà dit autour de ces mots-là. Et c’est comme ça que j’ai réussi à écrire mon article.

Je me suis débrouillée. Comme je l’ai toujours fait.

Mais à un moment donné, je me suis tannée. Et j’ai réalisé c’était un peu à cause de ça que je m’étais épuisé.

Pour m’aider, je devais exprimer mes besoins.

Ça n’a pas été facile au tout début. Et j’ai choisi de le faire au travers des textes qui accompagnaient mes dessins que je diffusais sur les médias sociaux.

Je préférais ça que devoir en parler en personne. Ça m’évitait de répéter.

La pandémie de la COVID-19 m’a aussi aidé.

Jamais les médias n’avaient autant parlé de la surdité.

Mon réseau de contact professionnel utilisait de plus en plus Zoom. Je n’avais plus à faire d’appels téléphoniques pour mon travail. Je pouvais enfin voir mes clients à l’écran et lire sur leurs lèvres. Ce qui me demandais moins d’effort de concentration.

C’est aussi durant cette période que j’ai ressentie une plus grande ouverture de la part des gens face à ma surdité. Je me sentais comprise. J’étais de plus en plus à l’aise d’exprimer mes préférences de communication. Puis aujourd’hui, c’est devenu une habitude d’en parler dès la première rencontre.

Voir le Web comme un outil puissant

Dans les années 2000, j’ai eu beaucoup de difficulté à me trouver un emploi.

Ma voix n’était pas articulée comme aujourd’hui. Mes notes scolaires n’étaient pas les meilleures. Les employeurs que je rencontrais me donnaient l’impression d’avoir des préjugés par rapport à ma surdité. Surtout parce que je désirais travailler dans le monde des communications.

Le Web a donc été pour moi une deuxième porte d’entrée. Un endroit où je pouvais enfin montrer ce que je savais faire autrement.

Puis, grâce à ma forte présence Web, j’ai commencé à être de plus en plus sollicité. Que ça soit pour faire de la consultation, des apparitions dans les médias, des conférences ou encore des formations. J’avais gagné en confiance. C’était devenu plus facile de me vendre.

C’est aussi ce qui s’est produit en parlant de ma surdité au travers de mes dessins que je diffusais sur les médias sociaux durant ma réparation avec mon implant cochléaire. J’ai reçu des commentaires encourageants qui m’ont aidé à avancer sur le plan personnel.

Montrer l’exemple

Selon moi, plusieurs personnes sourdes et malentendantes qui grandissent avec les entendants n’osent pas parler de leur surdité pour des raisons similaires que moi, mais aussi à cause qu’elles manquent de modèles.

Je savais qu’il fallait que je montre l’exemple. C’est pourquoi j’ai parlé ouvernement de ma quête personnelle sur les réseaux sociaux.

Tout comme partager comment j’ai réussi à transformer ma différence en force lors de mes différentes apparitions dans les médias.

S’entourer de pairs

Quand j’ai décidé d’accepter ma surdité, mon premier réflexe a été de reprendre contact avec des personnes sourdes et malentendantes.

J’ai obtenu un contrat dans un organisme sans but lucratif qui consistait à créer un guide destiné aux employeurs pour les sensibiliser à la surdité. Et pour l’occasion, j’ai sondé plusieurs personnes qui vivaient les mêmes réalités que moi.

J’ai aussi rejoint des groupes Facebook ciblés dans lesquels j’ai partagé mes réflexions et mes dessins. J’ai pu même y trouver une personne qui avait eu un implant cochléaire quelques jours avant mon opération. Nous avons échangé ensemble tout le long de ma réadaptation. Ça m’a aidé à traverser des moments plus difficiles.

Mon réseau de contacts dans cet univers que j’ai ignoré pendant plusieurs années s’est aussi agrandi grâce à mes publications sur les médias sociaux. Je ne pensais pas que ça allait me faire autant de bien. Je me sens moins seule aujourd’hui.

Avoir des modèles de réussites

Je vous l’ai déjà dit, mais j’ai manqué de modèles de réussites quand j’étais jeune.

Que ça soit en classe sous forme de témoignages, à la télévision, dans des livres ou encore dans les journaux, j’aurais aimé ça m’inspirer de personnes qui ont réalisé l’impossible malgré leurs défis de communication.

Oui, j’avais des modèles d’entrepreneurs autour de moi. Mais, je ne m’identifiais pas à eux puisqu’ils n’avaient pas de problèmes d’audition. C’est d’ailleurs grâce à mes différentes implications pour sensibiliser les gens à la surdité que j’ai pu en rencontrer.

À titre d’information, je m’identifie aujourd’hui en tant que personne sourde qui entend grâce à un implant cochléaire. Avant d’avoir accepté ma surdité, je disais que j’étais malentendante.

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6 Commentaires

  1. Denise Bouchard

    Super , moi j ai 2 implants cochléaire ,c est merveilleux ,j ai 72 ans ça fait 5 ans que j ai mes implants , quand j ai acccepte d avoir mes 2 implants j ai embarqué tout de suite dans cette aventure et je ne le regrette pas , c est du positif tout partout , mes enfants et petits-enfants sont heureux pour moi , quelques personnes me posent des questions sur mes implants et je suis très à l aise de leurs répondre, je les appelle mes petits miracles ,il s le sont à 200% , maintenant je suis bien contente et moins stresser quand je fais des conversations avec les gens , avec ma famille aussi , Merci a toi pour cette belle aventure et ça aide beaucoup de monde jeune , parent , personnes âgées aussi , Continue ce beau travail ,👍👍👍👍👍🥰🥰🥰🥰🥰

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  2. Jean Philippe Riou

    Bonjour Kim, j’ai aimé ton authenticité , je te comprends ce que tu vis, car je sis cela et j’ai vécu beaucoup de frustrations, des états d’âme, des nombreuses difficultés au travail l’intimidation. Aujourd’hui ,je comprends mieux pourquoi j’ai vécu autant de difficultés et je fais de plus en plus ma place.

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    • kimauclair

      Merci Jean Philippe pour ton commentaire. J’ai vécu aussi de l’intimidation. Bravo pour ton parcours.

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  3. Jeanne Choquette

    Bravo Kim pour ce parcours super inspirant. Tu es devenue un véritable modèle pour les jeunes malentendants, devenus sourds et sourds, pour démontrer qu’on peut s’épanouir même avec nos défis de communication.

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    • kimauclair

      Merci Jeanne. Je suis contente de t’avoir connu durant tout ce processus et d’avoir pu avoir collaborer avec toi sur différents projets, mais surtout de continuer de le faire encore aujourd’hui 🙂
      Merci pour ta confiance.

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