Qu’est-ce que ça rapporterait au Québec d’avoir des villes intelligentes et numériques ? Je me suis posé la question dernièrement. Pour en savoir plus sur le sujet et mieux comprendre la situation actuelle, j’ai consulté Monsieur Pierre-Luc Lachance, directeur général de Québec numérique.
Tout d’abord, il faut savoir qu’on dit d’une ville qu’elle est intelligente et numérique lorsqu’elle montre un développement urbain qui répond à l’évolution ou l’émergence des besoins des institutions, des entreprises et des citoyens tant sur le plan économique, social qu’environnemental.
Selon M. Lachance, ce n’est pas seulement qu’une révolution technologique, mais bien une façon de revoir les processus, procédures et d’avoir une ouverture à l’information. Les villes américaines New York et Chicago sont de bons exemples pour illustrer ce propos. Au Canada, nous avons, entre autres, Edmonton et Vancouver qui vont dans le même sens.
On y retrouverait, par exemple, des capteurs et objets connectés pour prendre des décisions basées sur des faits et non pas sur des perceptions, des données ouvertes pour favoriser l’exploitation des ressources informationnelles par les citoyens, une meilleure gestion du développement durable, un meilleur appui aux OBNL ( organismes sans but lucratif ) qui comblent le manque en services publics, des bâtiments verts ainsi qu’une plus grande consultation auprès des citoyens pour faire évoluer la vie démocratique de la ville.
« La ville intelligente, c’est d’abord, une ville mieux gérée grâce aux outils numériques. Cependant, l’utilisation du numérique et plus globalement des technologies de l’information ne crée pas la ville intelligente. Pour les villes, les technologies se doivent d’être déployées dans le cadre d’une stratégie globale axée sur les besoins des citoyens sur le long terme et une meilleure gestion des ressources (humaines, informationnelles, naturelles et financières). »
Le défi de mettre en place une telle initiative est évidemment d’avoir un investissement de base pour amorcer les changements de processus, de technologies, mais surtout de mentalités. C’est aussi d’agir en toute transparence.
Quant à la situation actuelle au Québec, nous en sommes encore qu’à nos débuts. Pour transformer nos villes en villes intelligentes, il y a encore beaucoup de travail à faire.
Selon le directeur général de Québec numérique, le problème est qu’au Québec nous fonctionnons souvent à l’envers de la logique universelle en tentant de mettre en place un projet et ensuite on fait face aux contestations en divulguant partiellement de l’information. Utiliser davantage le numérique et plus globalement les technologies de l’information permettrait d’informer les citoyens et de solliciter leur participation non pas seulement au 4 ans avec des élections, mais de façon continue.
Il est toutefois intéressant de voir que Montréal a pris de l’avance. Il y a , entre autres, un directeur pour la ville intelligente qui est responsable de piloter les initiatives qui seront mises de l’avant dans tous les départements de la ville. Il œuvre, plus précisément, sous la direction du maire et d’un élu mandaté pour changer les mentalités sur la gestion de l’information, mais aussi pour permettre aux données d’être mieux utilisées autant par les élus, les fonctionnaires que les citoyens.
Pour ce qui est de la ville de Québec, elle a fait son chemin. Elle a été nommée, en 2014, au «SMART 21» du prestigieux palmarès des villes les plus intelligentes au monde 2014. Les critères de sélection étaient la collaboration et le leadership, l’infrastructure, le marketing et la promotion, la culture et le patrimoine, l’accessibilité ainsi que l’innovation et la créativité. J’ai personnellement hâte de voir si la ville de Québec aura bientôt son directeur, comme à Montréal. Il reste, par contre, que le développement de la ville intelligente et numérique n’est pas une priorité par la mairie de Québec. « C’est ce qui fait en sorte que nous prenons maintenant du retard face au reste du monde. » explique Pierre-Luc.
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Ajout 12 décembre 2014 : Il y a aussi la ville de Sherbrooke qui fait partie du palmarès des villes les plus intelligentes au monde.
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