Pour faire suite à mon article 50 et plus ? Avez-vous pensé à l’entrepreneuriat collectif? , je me suis intéressée aux défis que les 50 et plus pourraient avoir en se lançant en affaires. À quoi ressemble leur première année ? Est-ce qu’ils se sont servis de leurs contacts du passé ou s’ils ont recommencé à 0 ? Est-ce que le fait d’avoir 50 ans et plus leur a été un obstacle ?
J’ai interrogé deux femmes qui ont répondu à mon appel sur Linkedin.
Ginette Salvas a fondé en 2001 « l’École internationale d’étiquette et de protocole « . Elle a aussi deux livres à son actif aux Éditions Quebecor : L’Étiquette en affaires et Le rôle de l’image de soi et du savoir-faire au bureau. Louise Desjardins quant à elle a créé Guidaction en 2003. Elle aide les entreprises à s’organiser pour mieux communiquer.
Voici ce que je retiens de mes entretiens et lectures sur le sujet.
Table des matières
Un moment de réflexion qui s’impose
Alors que les gens de son entourage lui conseillaient d’aller offrir ses services, Louise m’explique que le plus grand défi durant sa première année a été de se recentrer sur la vie professionnelle et de la contribution qu’elle voulait développer. Elle s’est questionnée sur le genre d’entreprise qu’elle voulait créer, la clientèle qu’elle voulait servir et la veleur ajoutée qu’elle obtiendrait de cette nouvelle aventure. Elle n’a pas fait de plan d’affaires et d’étude de marché car cela lui paraissait trop technique. Elle avait besoin d’expérimenter pour savoir comment intégrer sa vision d’affaires dans la réalité du marché. La vision d’affaires qu’elle s’est appropriée durant la première année l’anime d’ailleurs toujours aujourd’hui. C’est à la fois une passion et une inspiration qu’elle partage avec ses clients et collaborateurs.
Il ne faut pas négliger les contacts obtenus dans le passé
Les contacts qui ont été établis durant tout le long de votre carrière peuvent vous être très utile. Pour sa part, Ginette, a fait un sondage aux contacts qu’elle avait déjà «La réponse fut immédiate et c’est de cette façon que j’ai obtenu mes premiers contrats. Ensuite le bouche à oreille a fait le travail.».
Louise, quant à elle, avait aussi un réseau de contacts de ses emplois précédents, mais c’est surtout le réseautage qui lui a été le plus favorable «J’ai obtenu des mandats de certains mais c’est surtout le réseautage et les présentations que j’ai réalisées qui m’ont amené des clients.»
Se mettre à jour est nécessaire
Pour certains, se mettre à jour avec les nouvelles réglementations et nouvelles technologies est nécessaire. Parmi mes lectures, j’ai remarqué que plusieurs avaient eu recours au SAJE. C’est le cas de Ginette Salvas qui a suivi le programme STA (Soutien au Travail Autonome) assuré par le SAJE. Elle avait besoin, entre autres, d’établir un plan d’affaires quinquennal et réaliste et l’organisme a su l’aider.
De bons clients pour la banque
Les entrepreneurs plus âgés sont de meilleurs clients pour une banque que les plus jeunes. Leur cote de crédit est établie et leur taux d’épargne est plus élevé. Ils ont aussi accumulé des économies ou de l’avoir propre, comme une maison entièrement payée qui peut servir de capital pour le démarrage.
La résidence au risque n’est pas la même
Les gens de 50 ans et plus ont souvent une meilleure idée de ce qu’ils veulent et ne veulent pas. Ils ont aussi une plus grande maturité. Ils sont plus calme et paniquent moins rapidement. Aussi, par mesure de sécurité, certains préféreront acheter une entreprise ou se lancer avec un partenaire plus jeune.
L’entrepreneuriat n’a pas d’âge !
Bien qu’il soit pour eux difficile de retourner sur le marché du travail, plusieurs gardent un esprit ouvert. Ils ont le goût de créer et de contribuer et rien ne les empêchent de suivre des formations pour les aider et s’adapter à plusieurs changements. L’entrepreneuriat est en quelque sorte pour eux une façon de réaliser un rêve. Ainsi, ils restent jeunes longtemps et savent ce qui les animent. «Je pense que l’important c’est de garder l’esprit ouvert, car l’expérience n’est pas un porte-étendard, mais un bagage dans lequel nous pouvons puiser lorsque le besoin est là. Les plus jeunes peuvent aussi en apprendre aux plus vieux. Quand on partage une vision ou une passion avec quelqu’un, l’âge devient beaucoup moins important » – Louise Desjardins
Quelques lectures :
- Se lancer en affaires après 50 ans
- Quand on veut , on peut
- Le papypreneuriat ou se lancer en affaires, tardivement
- Entrepreneurs à plus de 50 ans
Êtes-vous une personne de 50 ans et plus qui a lancé son entreprise ? Faites-moi savoir votre histoire et les obstacles que vous avez rencontrés.
P.S. Inscrivez-vous à mon déjeuner-causerie sur le sujet qui aura lieu le 16 mars à L’Espace Niviti.
A+
Pour ma part, j’ai 55 ans, je puis dire qu’avec l’expérience des années précédentes ainsi que la sagesse acquise me permettent d’être calme et réfléchie. Je ne dis pas que ce sera toujours simple, j’espère que non. Je compare notre concentration à celle d’un enfant, il pense à ce qu’il fait, à ce qu’il doit accomplir pour arriver à son but. Je peux facilement distancer les distractions d’autrui pour me donner à 100 %
sur mon projet. Plus je concrétise ce dernier et plus le cœur et l’esprit reste
en alerte. C’est comme se donner une deuxième vie.
Claude Desjardins pour Officium prima.
Merci beaucoup pour ce petit témoignage Jacques. Très apprécié. !