7 façons d’adapter vos outils de communication Web aux personnes sourdes et malentendantes

Très souvent, les outils de communication que je consulte sur Internet ne sont pas accessibles pour les personnes sourdes et malentendantes. Que ça soit des vidéos en direct, une émission de radio, un podcast, une formation en ligne, etc.

Pour mieux comprendre ce qui est dit, je pose des questions par courriel et dans les commentaires de la vidéo (si c’est possible). Je le fais aussi dans des groupes Facebook qui sont liés avec les outils de communication. Comme pour une formation.

Mes questions sont des demandes de lectures pour approfondir un sujet, des recommandations d’applications, ou encore, solliciter des avis sur des façons de faire ou de penser.

Je fais aussi des recherches sur Google pour trouver des documents PDF ou des articles de blogue. Je prends beaucoup de notes dans un cahier. J’adore ça. Ça me permet de mieux assimiler l’information et de me l’approprier dans mes propres mots.

Ces démarches-là, je les fais depuis longtemps. J’ai développé des réflexes pour compenser mes défis de communication au quotidien. Il faut dire que j’ai toujours eu de la difficulté à l’école pour retenir la matière théorique. En partie, parce que j’étais dans des classes régulières et que j’avais refusé plusieurs aides. Je n’acceptais pas ma surdité. Je voulais être comme les autres. Je ne voulais pas déranger. Donc, oui j’ai appris à me débrouiller. J’ai aussi accepté et développé mon propre rythme d’apprentissage.

Mais ce n’est pas toutes les personnes sourdes et malentendantes qui en font autant. Je pense à celles qui sont à l’université et qui ont recours à des interprètes (oral ou en langue des signes). Ou celles qui ont des aides de suppléance à l’audition pour mieux comprendre ce qui est dit. Je pense aussi à celles qui se battent pour faire adapter leur horaire de cours en fonction de leur rythme d’apprentissage. Ou encore que les professeurs leur remettent des notes écrites de leurs cours à l’avance. Je sais que ce n’est pas facile. J’ai beaucoup d’admiration pour ces personnes qui se rendent jusqu’au bout de leurs études.

Alors, comment adapter ses outils de communication Web aux personnes sourdes et malentendantes? C’est ce que j’ai décidé de vous partager dans cet article.

Ajouter des sous-titres à vos vidéos

Les sous-titres ont gagné en popularité depuis quelques années. Et je trouve ça très positif. Et ce, même s’il y a place à amélioration. Les formations en ligne sont un exemple. Rares sont celles qui en ont. C’est pareil pour les vidéos en direct. Oui, de plus en plus d’applications offrent des sous-titres automatiques, mais ce n’est pas l’idéal à 100% puisque certains mots ne sont pas retranscrits correctement.

Donc, quand vous partagez des vidéos en ligne, assurez-vous de fournir des sous-titres personnalisés pour rendre votre contenu accessible aux personnes sourdes et malentendantes.

Pour vos sous-titres, si vous ne désirez pas les faire vous-même, je vous recommande de contacter l’entreprise Le Sous Titreur.

Engager des interprètes en langue des signes

Le saviez-vous? Ce n’est pas toutes les personnes sourdes ou malentendantes qui utilisent l’écrit ou la voix comme moyen de communication principal. Certaines – surtout celles faisant partie de la communauté Sourdes (S majuscule ici), préfèrent communiquer avec la langue des signes. Donc, que ce soit pour des vidéos préenregistrées ou en direct, pensez à engager des interprètes en langue des signes (LSQ, ASL par exemple). Ou du moins mentionner que vous avez la possibilité de le faire afin que les personnes concernées puissent en faire la demande.

Pour engager un interprète en langue des signes qui fait la traduction de votre contenu préenregistré, je vous recommande de contacter l’équipe de Services linguistiques CB (fran-LSQ/LSQT, et mode oral), Louise Martin, Services d’interprétation ou encore ASLIS (anglais-ASL/ASL tactile).

Pour obtenir un interprète qui fait la traduction en langue des signes en direct, je vous recommande de contacter le SIVET.

Utiliser des mots simples et des images

Entendre n’est pas comprendre. J’aime cette expression parce que ça dit tout pour moi. Ce n’est pas parce que j’entends avec mon implant cochléaire que je comprends tout ce qui est dit. Comme pour la plupart des personnes sourdes et malentendantes, il me manque toujours des mots et j’ai de la misère à comprendre un nouveau terme si je ne l’ai jamais entendu. Alors pour faciliter la compréhension, vous gagnez à utiliser des mots simples dans l’ensemble de vos outils de communications. Les personnes sourdes et malentendantes sont aussi très visuelles alors, en plus des mots simples, pensez à les accompagner d’illustrations. Ça peut être aussi des pictogrammes ou des photos. Parler plus lentement et être expressif si vous faites des vidéos peut également aider.

Prioriser les communications écrites

J’ai toujours préféré les communications écrites. C’est la meilleure façon pour moi de retenir l’information. Et je sais que je ne suis pas la seule.

Ainsi, pour adapter vos outils de communication aux personnes sourdes et malentendantes, vous gagnez à prioriser les échanges par courriel et la messagerie texte. Puis aussi d’offrir la possibilité de recevoir ou télécharger à l’avance les notes d’un événement en direct sur Zoom.

Ça facilite le suivi. Surtout si c’est une formation de groupe où il y a une période de questions. Ça permet aussi d’avoir un certain repère visuel pour savoir quand sera prévue cette période de questions et ainsi permettre à la personne sourde ou malentendante d’être plus attentive.

Dans la même idée, pensez aussi à encourager les questions écrites sur le « chat », ou encore, offrir le sous-titrage en temps réel lors de vos rencontres Zoom.

Retranscrire vos fichiers audio en format texte

Vous avez un podcast ou hébergez des fichiers audio votre site Web? Offrez la transcription dans un article de blogue ou PDF.

C’est pratique pour les personnes sourdes et malentendantes qui retiennent mieux l’information par l’écrit. C’est aussi stratégique pour améliorer votre classement dans les moteurs de recherche.

Pour la retranscription / le sous-titrage en direct, je vous recommande de contacter un sténographe.

Ajuster l’éclairage de vos vidéos

Assurez-vous d’avoir un bon éclairage lorsque vous faites vos vidéos.

Ça facilite la lecture sur les lèvres qui est une aide précieuse pour plusieurs personnes ayant une surdité.

Non, ce n’est pas un mode de communication en soi, mais bien un support à la compréhension.

Ça permet de saisir plus facilement certains messages. En réduisant également au maximum la musique pour bien entendre la ou les voix, c’est la meilleure façon d’assurer la participation de tous.

Sensibiliser votre équipe

Enfin, j’ajouterais que le plus dur n’est pas tant d’adapter les outils de communications aux besoins des personnes sourdes et malentendantes. Plusieurs des options que j’ai mentionnées peuvent se faire à moindre coût.

Ce qui est difficile, c’est plutôt de s’assurer que ces bonnes pratiques durent dans le temps. Donc, si vous avez appliqué certains de mes conseils, je vous invite à transmettre l’information à vos collègues et partenaires afin qu’ils soient sensibilisés.

Enfin, que pensez-vous de ces conseils? Est-ce que vous les appliquez déjà dans vos outils de communication?

Et pour les personnes sourdes et malentendantes, en ajouteriez-vous d’autres? Répondez en commentaire. Ça va vraiment me faire plaisir de vous lire.


Ce qu’il faut retenir pour adapter vos outils de communication aux personnes sourdes et malentendantes

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